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S.
17 août 2010

From TGV with love

tgvÇa y est, j'y suis retourné. C'est maintenant chose faite. Je n'étais pas repassé dans l'appartement depuis mon départ définitif sur Paris, et cela même si il m'appartient toujours. Le process de vente se faisant de lui-même, je n'avais pas de raison d'y remettre les pieds. Mais la, pas le choix, il fallait que je reprenne les clés qui avaient été déposées dans la boite aux lettres. L'impression ? Familière. Un peu obligatoire. Mais aussi un peu lointaine. Peut être le fait d'être parti sur Paris depuis maintenant 4 mois. Nostalgique ? Assurément. Destructrice ? ....en fait, non, des bons souvenirs sont remontes a la surface... j'ai revécu les courses des deux loustics dans la pièce principale, les plats qui mijotaient dans la cuisine, les heures de jeu dans le poang, les apéros sur la terrasse. Tous ces souvenirs, mêlés a ceux qui me revenaient dans la voiture de Y. aux abords de la zone tertiaire de Vitrolles, de la zone Saumaty Seon, du Vieux Port de Marseille. Revoir la Bonne Mère et se rappeler les escapades au crépuscule du jour, d'un coup, ca m'a fait beaucoup de bien. D'avoir l'impression de ne plus appartenir a ce lieu, d'être quelque part devenu étranger a cet endroit, d'y avoir des souvenirs qui datent, qui remontent a la surface sans vraiment savoir le resituer dans le temps de manière précise. N'avoir que l'espace et pas le temps. Y avoir été, se rappeler d'endroits, de sensations, sans redonner de date. Est ce ca ce qu'on appelle le deuil d'une période de notre vie ? Est ca qui peut nous faire dire que la voie de la guérison est proche ? Je n'arrive pas a le déterminer. Toujours est il que ce séjour me procure la sensation d'être en phase avec moi-même. C'est peut être vache d'avoir dit ca a Y., mais il est vrai que le lieu ne me manque pas,  certaines personnes, oui, et pas qu'un peu. Entre autre Y., que j'imagine souvent débarquer sur Asnières pour mon plus grand bonheur...quelque peu fantasme, c'est sur. C'est de cette manière que appréhendes ces 9 ans de ma vie, ces 7 ans avec Laurent, cette fin aussi brutale que nécessaire au final (aussi bien pour lui que pour moi). Ce sont des bons souvenirs, des moments graves de joie, de bonheur, de satisfaction, intemporels mais bien définis dans l'espace. Je me suis demande si c'était une manière pour moi de les nier, de les détruire partiellement pour mieux les laisser glisser sur ma conscience afin de les ranger définitivement dans ma mémoire, chacun dans sa petite case, chacun dans son neurone. Et, non. C'est simplement que cette consistance que je m'efforçais de leur donner n'est plus. Pourquoi les garder a flot de la mémoire immédiate, si c'est pour qu'ils s'y enfoncent avec violence et qu'ils la fassent souffrir. Hormis cultiver un petit cote sadique et d'auto-complainte, je ne vois pas. Une personne, bien que jeune mais d'une impressionnante maturité, m'a dit que le rattachement a Marseille par l'appartement n'était qu'une excuse pour justifier ma volonté profonde de ne pas souhaiter passer a autre chose. Et bien pour une fois, je suis content de dire qu'il avait tort. J'ai maintenant l'intime conviction du contraire. On met dans ce qu'on possède tous les sentiments qu'on éprouve durant ces moments de vie. L'importance qu'on donne a des morceaux de pierre n'est pas lie a la valeur monétaire (quoi que...) devrais je plutôt dire, n'est pas lie qu'a la valeur monétaire, mais bien aux évènements qu'on vit, a tout ce qu'il se passe - de bon ou de mauvais. C'est cette charge qui fait qu'on a du mal a quitter un lieu pour un autre. Sinon, nous serions tous des nomades dans l'âme, ce qui est loin d'être le cas. Et c'est de cet état de fait, de ce constat, que je sais maintenant que cette passation brutale, cette cassure souhaitée, cette "fin" se fera dans la joie de la signature de l'acte de vente, reléguant jusqu'à la fin de ma mémoire, tout ce qu'il s'est passe ici (du moins la bas a l'heure ou j'écris ces lignes) au statut de souvenirs. C'est la fin d'une époque intense en émotions qui m'aura fait grandir et, qui sait, m'aura fait m'épanouir.

Signe S. dans le TGV du retour, le cœur léger

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Commentaires
T
Je suis content que tu arrives à ces constatations : c'est important. Et assurément, tous tes amis passeront te voir où que tu sois, car c'est pas l'appartement qui importe mais twa... ok, on voudrait passer beaucoup plus souvent, mais tu vas encore dire que tu as besoin de week-ends rien que pour toi :D<br /> <br /> Moi, perfide? nan... ^
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